La Truite Fario

Noms usuels : Truite, truitelle, truite sauvage, forel, trutta, trout, …
Nom scientifique : Salmo Truitta, ou Trutta Fario
Famille : Salmonidés

truite farioDimensions :

Taille et poids sont tributaires des conditions du milieu (qualité des eaux, richesse en nourriture, etc.) La truite ne dépasse guère 26 cm de longueur dans les petits ruisseaux de montagne. Elle peut atteindre, dans le Rhin, le Rhône, leurs principaux affluents, les nappes lacustres et les fleuves côtiers de la Manche, de 70 à 85 cm de longueur pour un poids de 5 à 9 kg. Elle peut dépasser ces limites, notamment dans le lac Léman, avec un mètre ou davantage, et peser plus d’une dizaine de kg.

Description :

Le corps est élancé, la tête relativement forte, comprise de 4 à 5 fois dans la longueur du corps (sans compter la nageoire caudale); l’angle postérieur du maxillaire dépasse l’aplomb de la moitié postérieure de l’œil. La nageoire caudale est constituée de 10 à 12 rayons; les nageoires pectorales sont grandes, leur longueur axiale atteignant en moyenne le septième de la longueur du corps; la nageoire caudale à le bord postérieur sensiblement droit et parfois convexe. 110 à 125 écailles en moyenne sont insérées sur une ligne longitudinale. Le vomer porte des dents à la fois sur le chevron et sur le corps (dents plus ou moins caduques). Dans l’ensemble, la truite a la tête plus forte, la bouche plus ample, les nageoires pectorales plus grandes et la caudale coupée plus carrément que le saumon de même dimension.

Coloration :

Elle est très variable suivant l’âge et le milieu; généralement, le dos est vert olive foncé; cette teinte va en se dégradant sur les flancs pour se mêler de jaune. Le ventre est d’une jaune clair et brillant. Des taches noires, plus ou moins arrondies, ornent le dos ainsi que les flancs, mais ne dépassent guère la ligne latérale; sur cette ligne, et en dessous, elles sont remplacées par des taches rondes, d’un rouge vif, souvent circonscrites par un cercle bleuâtre.

Forme et robe varient suivant la région, l’ambiance, le biotope dirait on aujourd’hui. On pourrait presque dire qu’il y a une race locale pour chaque pays, pour chaque rivière. Truites blondes sur les gravières, truites noires sous les roches (les plus belles). Tout le monde sait qu’il s’agit d’une pigmentation de la peau par l’intermédiaire du système nerveux, celle-ci s’harmonise en même temps que les écailles: pigments du derme et de l’épiderme. Le docteur Barbellion dans son livre “Truites, mouches, devons”, dit que les cellules renfermant ces pigments peuvent se contracter ou se dilater. La cellule étalée diffuse son pigment: la robe s’assombrit. La cellule resserrée concentre son pigment en des points espaces: la robe s’éclaircit.

Cette harmonisation peut être rapide: truite passant d’une zone d’ombre à une tache claire. Sur le plan scientifique interviennent, dit le savant, l’hypophyse du cerveau, le système sympathique et la vision. Cette dernière explique qu’une truite aveugle est foncée, presque noire. Une truite borgne a un flanc clair (coté opposé à l’oeil malade) et un flanc sombre (croisement des nerfs optiques).
Les écailles renferment d’autre part des corpuscules (guanine) assurant leurs reflets et l’éclat de la robe. Les truites noires seraient atteintes de cécité… ou de parasites. La truite argentée de lac serait une femelle devenue stérile. On appelle souvent de la même manière la truite de mer. La truite du Doubs inférieur est (ou était, car elle est devenue rare), une truite à la robe argentée parsemée de croix noires, plutôt bleu foncé presque noir. Elle ressemblait beaucoup à la truite de mer.

La nageoire adipeuse :

C’est le signe distinctif des salmonidés. Dépourvue de rayons, elle est plus un petit étendard qu’une véritable nageoire. Rougeâtre chez la truite, elle est gris-ardoise chez le saumon.

La reproduction :

Novembre, décembre, ce sont les noces de la truite. On estime qu’une truite de 1 kg pond entre 2.000 et 3.000 oeufs. La ponte se fait chaque année, mais parfois certaines conditions très défavorables peuvent l’empêcher. La grappe ovarienne finit par se résorber mais la malheureuse femelle peut devenir stérile, et même en mourir. Ce fait est certain pour les femelles de brochet, chez nous, qui, en février-mars, par eaux de neige froides et désoxygènées, n’arrivent pas frayer et meurent. (température inférieure à 8°).